La capitale marocaine, Rabat, a accueilli ce jeudi un atelier national consacré au renforcement de la compréhension des principes juridiques et des meilleures pratiques en matière de médiation familiale, avec la participation d’experts marocains et européens.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts visant à promouvoir la justice conciliatrice et à diffuser une culture de dialogue et de compréhension au sein de la société.
Organisé par la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ), en partenariat avec le ministère de la Justice et le Conseil de l’Europe, cet atelier s’inscrit dans le cadre du programme “MA-JUST”, qui vise à améliorer l’efficacité et la qualité de la justice au Maroc, notamment en renforçant la coordination entre les acteurs institutionnels et en identifiant les cas les plus appropriés pour la médiation familiale.
Dans une intervention à distance, Muriel Decot, secrétaire exécutive de la CEPEJ, a souligné que la médiation constitue aujourd’hui un outil efficace pour réduire la charge des tribunaux, en confiant les conflits familiaux à des médiateurs professionnels qualifiés, capables d’aider les parties à trouver des solutions consensuelles.
De son côté, Mohamed Hafizi, directeur par intérim de la Direction de la législation et des études au ministère de la Justice, a affirmé que la médiation offre plus de flexibilité, de rapidité et de confidentialité que les procédures judiciaires traditionnelles, tout en impliquant activement les parties dans la recherche de solutions, ce qui renforce leur sentiment de satisfaction et promeut la justice réparatrice.
Il a rappelé que le Code de la famille de 2004 avait consacré le principe de conciliation dans les litiges liés à la rupture du mariage, mais que son application reste variable selon les tribunaux, ce qui démontre la nécessité d’un cadre national unifié pour la médiation familiale, basé sur des médiateurs qualifiés capables de rapprocher les points de vue sans exercer un pouvoir décisionnel.
M. Hafizi a souligné que la médiation familiale n’est pas une simple technique de règlement des différends, mais un choix stratégique traduisant une évolution vers une approche de la justice plus humaine et efficace, ajoutant que son développement constitue un véritable investissement dans la paix sociale et la stabilité familiale.
L’atelier a permis la présentation de plusieurs exposés sur le cadre juridique marocain de la médiation, ainsi que sur les expériences française et belge en la matière. Les discussions ont porté sur la définition et les principes de la médiation, sa relation avec les procédures judiciaires et l’importance de la formation continue des médiateurs.
La rencontre s’est également distinguée par trois séances de simulation pratique, centrées sur des cas de médiation relatifs aux conflits familiaux — notamment le divorce, la garde des enfants et la pension alimentaire —, avec la participation de juges, avocats, adouls, notaires, assistants sociaux et psychologues.

