Face aux risques routiers, l’adoption de mesures proactives et innovantes s’avère de plus en plus urgente compte tenu des enjeux du transport durable et des nouvelles tendances en termes de mobilité, ont estimé des ministres et des experts mardi à Marrakech.
Réunis lors d’une séance plénière dans le cadre de la 4ème édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, les intervenants venus des quatre coins du monde ont partagé les expériences de leurs pays respectifs et échangé des bonnes pratiques adoptées en matière de sécurité routière dans un écosystème de durabilité.
Partant de ce constat, ils ont appelé à favoriser une synergie de partage des meilleures pratiques et à opérer, ensemble, un changement fédérateur et durable où la sécurité routière est placée au cœur des préoccupations des Etats tant dans les secteurs de la santé, de l’éducation, ou encore du travail.
Ainsi, le ministre délégué français chargé des transports, Philippe Tabarot, a mis en avant les actions menées par son pays afin de maîtriser les indicateurs relatifs à la sécurité routière, relevant toutefois que 20% des accidents sont dus à des conducteurs sous l’emprise de stupéfiants. Tout en mettant en relief les multiples facettes de la question de la sécurité routière, il a relevé que la cohabitation sur les routes demeure un facteur clé pour la réussite de toute politique de sécurité routière.
De son côté, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a insisté sur l’importance de l’éducation, de la formation et de la sensibilisation pour parvenir à un niveau satisfaisant de sécurité routière, notant à ce propos que son pays a introduit l’éducation routière dans nombre de cursus scolaires.
Il a fait savoir que 30% des décès sur les routes sont dus à des conducteurs qui se trouvent en état d’ébriété, alors que 20% des cas de décès concernent des personnes ne portant pas la ceinture de sécurité.
Le ministre suédois des Infrastructures, Andreas Carlson, a pour sa part insisté sur l’importance de la coopération interétatique en matière de sécurité routière, tout en appelant à prendre en considération les défis et enjeux inhérents au développement durable et à l’émergence d’un mode de transport plus résilient.
Sur ce registre, il a plaidé pour une implication accrue de tous les acteurs concernés par la promotion de la sécurité routière dans toute stratégie de sécurité routière, y compris le secteur automobile.
Le ministre d’Etat indien des transports routiers, Ajay Tamta, a passé en revue les étapes franchies par son pays en vue de stabiliser les indicateurs de sécurité routière ainsi que les mesures prises pour encourager un transport décarboné.
Il a aussi mis en exergue les efforts fournis pour la réduction des coûts logistiques ainsi que les différentes actions d’encouragement des technologies pour consacrer une plus grande efficacité routière.
Même son de cloche chez la sous-ministre déléguée canadienne de Transports, Brigitte Diogo, pour qui la sécurité routière demeure une responsabilité partagée entre acteurs gouvernementaux, société civile et citoyens. Le pays nord-américain travaille à développer des mécanismes pour mieux sensibiliser les citoyens aux mesures de sécurité routière, a-t-il noté, précisant que la cybersécurité et l’intelligence artificielle font partie des mesures à même de permettre de maîtriser et suivre l’état des routes.
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 4ème édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière est initiée par le ministère du Transport et de la Logistique en coopération avec l’Organisation mondiale de la santé.
Organisé sous le thème “S’engager pour la vie”, cet événement international réunit des délégations officielles conduites par plus de 100 ministres en charge des secteurs du transport, de l’Intérieur, des infrastructures et de la santé.
MAP