Les participants à une rencontre d’étude organisée ce lundi par la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des conseillers ont souligné que le projet de loi sur la réorganisation du Conseil national de la presse (CNP) constitue une étape essentielle pour renforcer l’indépendance de la profession journalistique, améliorer sa performance et consolider son professionnalisme.
Les intervenants ont précisé que le projet de loi n°26.25 représente un tournant majeur dans l’évaluation de l’expérience d’autorégulation lancée en 2018, tout en visant à la renforcer afin d’accompagner les profondes mutations que connaît le paysage médiatique, tant au niveau national qu’international.
Dans son allocution d’ouverture, le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Ould Rachid, a rappelé que la création du Conseil national de la presse il y a sept ans constituait une avancée importante pour l’instauration de l’autorégulation. Toutefois, cette expérience a révélé plusieurs défis nécessitant une mise à jour du cadre juridique. Il a souligné que la liberté de la presse et d’expression constitue l’un des piliers fondamentaux de la démocratie, appelant à une approche participative garantissant l’indépendance, la pluralité et la transparence du Conseil.
De son côté, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a insisté sur le fait que la philosophie de l’autorégulation repose sur le principe de « liberté et responsabilité ». Il a expliqué que le nouveau projet vise à renforcer la confiance entre le citoyen et les médias, en dotant le Conseil de pouvoirs clairs pour encadrer la pratique journalistique, traiter les plaintes, lutter contre les fausses informations et accompagner la transition numérique et l’intelligence artificielle, tout en préservant la qualité du contenu médiatique.
Pour sa part, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Amina Bouayach, dans une allocution lue en son nom, a mis en avant l’importance d’une coordination étroite entre les acteurs gouvernementaux, professionnels et institutionnels afin de mener une réforme globale garantissant la liberté d’expression et consacrant le rôle de la presse en tant que « conscience indépendante de la société ».
De même, le président du Conseil économique, social et environnemental, Abdelkader Aamara, a souligné, dans un message lu en son nom, que la réorganisation du Conseil national de la presse constitue une étape nécessaire pour consolider les mécanismes d’autorégulation du secteur. Il a indiqué que le Conseil a élaboré son avis consultatif sur le projet selon une approche participative, intégrant les différents acteurs du domaine médiatique.
Dans le même esprit, le secrétaire général du ministère délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des relations avec le Parlement, Chafik Oudghiri, a affirmé que ce projet n’est pas une fin en soi, mais un moyen de renforcer l’indépendance de la profession et de garantir son rôle en tant que pouvoir influent contribuant activement à la construction de la société. Il a précisé que le gouvernement a soumis ce texte au débat public dans un esprit d’ouverture et de volonté d’amélioration au service de l’intérêt général.
Enfin, le président de la Commission de l’éducation, des affaires culturelles et sociales, Abderrahmane Driouichi, a souligné que ce projet s’inscrit dans une dynamique réformatrice globale visant à renforcer l’indépendance de la presse, à promouvoir la transparence et à améliorer la gouvernance du secteur. Il a relevé que le débat autour de ce texte a suscité une large interaction au sein et en dehors du Parlement, avec la participation des différentes instances professionnelles et institutions constitutionnelles, témoignant ainsi d’une prise de conscience collective de la nécessité de moderniser le cadre juridique de la presse nationale.