Casablanca – 3 novembre 2025 : Lors de l’ouverture de la cinquième édition du Sommet financier africain 2025, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a affirmé que la confiance, l’interopérabilité et l’audace constituent les piliers essentiels pour renforcer la souveraineté financière en Afrique et transformer le capital en moteur réel de puissance économique.
La ministre a insisté sur le fait que la confiance entre les États, les régulateurs et les investisseurs repose sur des règles claires, des marchés développés et une gouvernance stable, soulignant l’importance de renforcer l’interconnexion des systèmes et d’harmoniser les régulations pour faciliter les flux de capitaux, ainsi que de concevoir des outils africains pour l’Afrique, tels que les fonds d’infrastructures et les obligations vertes.
Elle a précisé que l’Afrique dispose de capital, mais que celui-ci ne circule pas suffisamment, insistant sur la nécessité de construire un système financier africain intégré, capable de mobiliser ces ressources pour soutenir la transformation économique, en s’appuyant sur les épargnes, les banques, les startups fintech et les compagnies d’assurance.
La ministre a également mis en avant des initiatives prometteuses pour fluidifier les mouvements financiers, telles que le Système africain de paiement et de règlement (PAPSS), actif dans 16 pays et permettant les transactions en monnaies locales, économisant ainsi environ 5 milliards de dollars par an sur les coûts de transfert, ainsi que le projet de Marché financier africain intégré (AELP), reliant actuellement sept bourses et renforçant l’investissement mutuel sur les marchés de capitaux, tout en accélérant l’inclusion financière grâce aux startups fintech.
Elle a affirmé que l’Afrique ne cherche pas à s’isoler, mais à reprendre le contrôle de son destin économique, choisir librement ses partenaires et contribuer à façonner les règles du jeu économique mondial, tout en mettant en place des mécanismes concrets pour soutenir le développement et réduire la dépendance.
La ministre a souligné l’importance des pôles d’assurance régionaux pour permettre aux économies africaines de résister aux chocs climatiques, logistiques et cybernétiques, et la nécessité d’émettre des obligations africaines de développement durable, soutenant des projets d’énergie, d’eau, d’éducation et d’infrastructures, en tant qu’outil stratégique de souveraineté économique.
Nadia Fettah a précisé que le Maroc continuera de contribuer activement à ce processus grâce à son expertise dans les partenariats public-privé, sa capacité à mobiliser les institutions autour de projets structurants et son engagement constant en faveur de la solidarité africaine.
Elle a conclu : « L’Afrique n’a pas besoin d’un sauveur, mais de mobiliser sa force, celle de ses institutions, de ses femmes et hommes, de sa jeunesse et de ses épargnes ».
Le Sommet financier africain 2025 se poursuit jusqu’au 4 novembre, réunissant environ 1 250 leaders financiers et décideurs du secteur public et privé, ainsi que des experts en marchés financiers, entreprises fintech et compagnies d’assurance à l’échelle continentale et internationale.
Cette année, le sommet se concentre sur six axes principaux : les défis économiques mondiaux et la stabilité, les perspectives bancaires, les marchés de capitaux et la gestion d’actifs, la finance à impact et la durabilité, l’expansion de l’assurance, et la technologie financière et le financement numérique.

