Les universités chiliennes et marocaines sont appelées à se rapprocher davantage et à densifier leurs échanges sur des thématiques aussi diverses que le changement climatique et les politiques d’équité, a affirmé Paulina Astroza, professeur de droit et directrice du centre des Etudes européennes à l’Université chilienne de Concepcion.
Paulina Astroza a expliqué, dans une interview à la MAP, que son université interagit avec plusieurs universités marocaines, notamment celles de Rabat, Marrakech et Fès, pour raffermir les échanges entre les institutions d’enseignement supérieur dans les deux pays.
Rappelant avoir visité de nombreuses universités marocaines en 2022, à l’occasion d’un séminaire sur les relations entre le Maroc et l’Amérique latine, Paulina Astroza a souhaité qu’un rapprochement plus dense entre les universités des deux pays « puisse être concrétisé bientôt », énumérant les domaines qui pourraient former un riche programme d’échanges universitaires.
« Premièrement, a-t-elle dit, il existe de nombreuses convergences sur des questions qui nous affectent en tant que pays en voie de développement. Parmi les aspects qui nous préoccupent le plus, il y a les effets négatifs du changement climatique et les politiques d’équité ».
Analysant en second lieu le contexte post-pandémie Covid, l’universitaire chilienne a estimé que la sécurité alimentaire pourrait aussi constituer un sujet de réflexion en commun au sein des universités chiliennes et marocaines.
« Je crois que nous avons beaucoup de points communs avec le Maroc, parce que nous sommes deux pays en voie de développement qui subissent les effets négatifs du changement climatique, sans pour autant être sources de contamination », a-t-elle ajouté
Paulina Astrosa a relevé dans ce contexte que « le Maroc est évidemment l’un des pays qui innovent dans ce domaine, surtout avec l’hydrogène vert », ajoutant que le Chili, qui regorge de « matériaux critiques » pour la transition écologique comme le lithium, « a beaucoup à apporter dans ce domaine ».
Lors de son séjour au Maroc, elle a aussi constaté « l’intérêt des étudiants marocains à apprendre davantage sur l’Amérique latine », se disant « impressionnée par l’infrastructure des universités » au Maroc.
Revenant longuement sur son « voyage académique » au Maroc, l’universitaire chilienne a souligné l’intérêt suscité chez les étudiants et les universitaires marocains par les conférences dispensées par ses collègues chiliens en matière de politique étrangère du Chili au cours des 40 dernières années et l’insertion internationale du Chili depuis le retour de la démocratie.
D’autres conférences sur l’histoire, l’économie et le droit ont été données au profit des étudiants d’un cursus marocain axé sur l’Amérique latine.
En sa qualité d’experte en relations internationales, Paulina Astrosa a par ailleurs estimé que l’Initiative Royale pour l’Atlantique, lancée par SM le Roi Mohammed VI en novembre 2023, s’insère parfaitement dans la dynamique de rapprochement entre le Maroc et l’Amérique latine, et plus généralement entre l’Afrique et le continent sud-américain.
« En pensant aux incertitudes qui caractérisent les relations internationales depuis au moins deux décennies, à l’impact de la pandémie et à l’absence de gouvernance, je crois que toutes ces questions s’intègrent parfaitement dans un agenda Afrique-Amérique latine », a conclu Paulina Astrosa.
MAP