La ville d’El Fasher, dans la région du Darfour au Soudan, a été le théâtre de l’une des pires catastrophes humanitaires depuis le début du conflit, avec près de 2 000 morts en seulement deux jours attribués aux forces de soutien rapide (RSF), selon les rapports et les témoignages locaux. La Syndicat des médecins soudanais estime toutefois que le nombre réel de victimes est beaucoup plus élevé, aggravé par le chaos, les disparitions et l’interception des communications.
Des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab de l’Université de Yale ont révélé des preuves de meurtres de masse près des tranchées entourant la ville, suite à la prise de contrôle d’El Fasher par les RSF, dernier bastion de l’armée dans la région après un siège de 18 mois.
Des témoignages poignants, notamment celui d’un représentant de l’UNICEF au Soudan, décrivent des scènes « indescriptibles » où enfants et travailleurs humanitaires sont tués ou victimes de graves violations. Plus de 30 000 personnes ont fui vers le camp de Tolea, dans des conditions extrêmement dangereuses. La Commissaire à l’aide humanitaire du Darfour a confirmé que les RSF ciblent les déplacés avec des meurtres, enlèvements, viols et détentions, appelant à une intervention internationale urgente.
Le Croissant-Rouge rapporte que plus de 250 000 personnes ont été déplacées vers Tolea ces dernières semaines, confrontées à un manque critique d’aide humanitaire. L’ONU et d’autres instances internationales appellent à un cessez-le-feu immédiat et à la reddition de comptes, alors que les communications restent limitées, sous contrôle des RSF via satellites.
Avec le maintien de la prise totale du Darfour par les RSF et l’absence de corridors humanitaires sûrs, les tragédies d’El Fasher se poursuivent, laissant le Soudan pleurer ses victimes sous le silence de la communauté internationale.

