Tetsuya Yamagami, accusé de l’assassinat de l’ancien Premier ministre japonais Shinzō Abe, a reconnu mardi devant le tribunal de Tokyo être l’auteur de l’attentat qui avait bouleversé le Japon à l’été 2022, relançant un vaste débat sur les liens entre politique et religion dans le pays.
Au cours de l’audience inaugurale, Yamagami a expliqué que ses motivations étaient personnelles, imputant à Abe la responsabilité des souffrances de sa famille en raison de ses liens avec l’Église de l’Unification, un mouvement religieux controversé. L’accusé a révélé que sa mère avait fait don d’environ 100 millions de yens à cette organisation, provoquant la ruine financière et sociale de la famille.
L’un des principaux enjeux du procès consiste à déterminer si des circonstances atténuantes peuvent être retenues, le prévenu affirmant avoir subi dans son enfance des abus religieux liés au fanatisme de sa mère envers cette église.
Les avocats de la défense tentent d’obtenir un allègement de peine, soutenant que l’arme artisanale utilisée pour commettre le crime ne correspond pas à la définition légale d’une arme à feu selon la législation japonaise.
Le procès devrait se poursuivre avec 17 audiences supplémentaires d’ici la fin de l’année, avant le verdict final prévu le 21 janvier prochain. L’affaire suscite une forte attention au Japon comme à l’international, tant pour ses répercussions politiques que pour les questions sociales et religieuses qu’elle soulève.

