L’artiste amazighe Hadda Aâki Nassiri a été distinguée, ce vendredi à Rabat, par le Prix honorifique de la culture amazighe au titre de l’année 2024.
La cérémonie de remise des Prix de la culture amazighe 2024 s’est tenue dans le cadre de la célébration du 24ᵉ anniversaire du Discours Royal d’Ajdir et de la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM). Cette distinction rend hommage à la contribution remarquable de l’artiste à la promotion de l’art amazigh, tant au niveau national qu’international, ainsi qu’à son rôle dans la préservation des fondements du genre artistique des “Chioukh”.
Parmi les autres lauréats figurent Hayat Najmi, récompensée par le Prix national des médias et de la communication, catégorie audiovisuelle, pour son documentaire « Autour du sel et de l’homme » tourné dans la région du Rif et diffusé sur la chaîne Tamazight. Le Prix national des applications et contenus numériques a été attribué à Rachid Addi pour son application Android « Tutlayt Inu Tamazight » (Ma langue amazighe), dédiée à l’apprentissage de la langue amazighe.
En littérature, Asma Modoubah a remporté le Prix national de la création littéraire – catégorie prose pour son roman « Tajdikt n Oumdouz » (La fleur des décharges), tandis que Hayat Boutrfas a reçu le Prix de la poésie pour son recueil « Azko » (Le Passage).
Le Prix de la littérature pour enfants et jeunes a été décerné à Ismail Lahdoushi pour sa bande dessinée « Ibaoun d Tnifin » (Fèves et petits pois). Le Prix de la traduction est revenu à Rachid Najib pour sa traduction en amazighe d’une pièce de théâtre de Jean Genet, et le Prix de la recherche et des études à Mustapha Ouaziz pour son ouvrage « L’enseignement français en milieu amazigh : Azrou et Aïn Leuh 1915–1956 ».
Dans la catégorie de la chanson amazighe traditionnelle (région sud), le lauréat est El Rais El Arabi Ihihi pour sa chanson « Mqqar Isalla Lham Inou », tandis que Saïda Titrit a remporté le prix de la région centre pour son titre « Ad Wur Troum Ouma ».
Le Prix de la chanson amazighe moderne a été attribué à Hicham Massin pour « Isd Touit Lakhbar » (Sud) et à Hafid Boujdaine pour « Abrid Ar Thiousha » (Nord).
En cinéma, Abdellatif Afzil a remporté le Prix national du film documentaire amazigh pour « Trois lunes derrière une colline », tandis que Mohamed Fawzi “Aksel” a obtenu le Prix du film de fiction pour « Un corps sur les rives de Marchica ». Le Prix du théâtre a été attribué à l’Association Espace Athina de Tinghir pour sa pièce « Atrass ».
Concernant la danse collective, les distinctions sont revenues à l’Association Aït Ali Ousaïd de Talssint (Nord), au groupe Imnain Ajabou d’Aïn Leuh (Centre), et au groupe Yanghran Igran du folklore et des arts populaires de la commune d’Akaygan, province de Tata (Sud).
Le président de cette édition, Abdelhadi Amharref, a déclaré à la MAP que cette édition coïncide avec la commémoration du Discours Royal historique d’Ajdir, qui a marqué un tournant dans la promotion de la culture amazighe, suivie de la création de l’IRCAM. Il a souligné que l’Institut est aujourd’hui un pôle scientifique et culturel de référence dédié au service de la langue et de la culture amazighes.
Il a ajouté que ces prix visent à encourager la créativité amazighe sous toutes ses formes et à stimuler les écrivains et artistes à poursuivre leur production, précisant que la sélection des lauréats est chaque année un véritable défi, tant les candidats méritent tous la reconnaissance.
Pour sa part, Rachid El Abdellaoui, président du Comité des Prix de la culture amazighe 2024, a indiqué que le comité a reçu un grand nombre de candidatures cette année et que les jurys ont travaillé avec objectivité et rigueur, en suivant des critères précis axés sur la qualité et l’innovation.
Il a ajouté que les recommandations finales de cette édition appellent à réviser certaines catégories de prix et les conditions de candidature, ainsi qu’à organiser des formations à destination des jeunes créateurs dans les domaines de la création littéraire et de la production radiophonique en amazighe, afin de renforcer la visibilité et le rayonnement de cette culture dans le présent et l’avenir.
Le programme annuel de célébration de la culture amazighe comprenait également des expositions artistiques et culturelles, des rencontres avec les étudiants et les chercheurs, un salon des publications de l’IRCAM, ainsi que des ateliers consacrés à l’alphabet tifinagh.

